Bonjour à tous. En cette troisième semaine de confinement, j’espère que vous allez bien.
Vous trouverez ci dessous 3 documents :
- une méditation proposée par Gaston RIGUIDEL, diacre. Gaston était prévu pour être prédicateur du Pardon de St Goustan dimanche prochain.
- En lien avec la première lecture, Jean Brousset vous propose une clé de lecture du livre des Proverbes.
- Samedi 14 nous aurions dû célébrer le sacrement de confirmation pour les jeunes de notre secteur paroissial. Cette célébration sera reportée ultérieurement. Le père Joël qui accompagne ces jeunes, leur rappelle (et à nous aussi!) l’importance de ce sacrement dans la vie d’un chrétien.
La vie de la paroisse se poursuit. Nous continuons de vous porter dans notre prière, notamment à l’occasion des messes que les prêtres célèbrent.
Une permanence au presbytère de St Gildas est assurée par les prêtres tous les matins (le presbytère est ouvert de 10h à 12h chaque jour, sauf les dimanches et lundi)
Du mardi au samedi de 16h à 18h, un prêtre assurera une présence à l’église St Gildas (accueil et confessions). Le Saint Sacrement sera exposé pendant ce temps pour la prière individuelle.
Si dans votre entourage, vous connaissez des personnes seules, âgées ou malades qui souhaiteraient recevoir la visite d’un prêtre, merci de le signaler au presbytère.
Bon dimanche et bonne fête de St Goustan.
Que l’Esprit nous réconforte dans notre confinement.
—
P.Gaétan LUCAS
7 place Gabriel DESHAYES
56400 AURAY
Tél : 02.97.24.04.64 ou 07.66.83.88.89
MEDITATION par Gaston RIGUIDEL, diacre
L’une des leçons que nous pourrions tirer des textes de ce
33ème et dernier Dimanche ordinaire, avant la période de l’Avent, repose sur l’intérêt
que le Seigneur porte à notre vie quotidienne. A travers les quelques versets du Livre
des Proverbes, Dieu pousse en quelque sorte le couple, sans chercher d’abord le
« plus-que-parfait », à vivre en harmonie, l’un reconnaissant les mérites de l’autre:
« La femme parfaite, qui la trouvera? Son mari peut lui faire confiance. Ses mains
travaillent volontiers. » Sous la plume de Saint Paul le Seigneur nous appelle à la
vigilance et à l’action, nous invitant à ne pas céder au chant de colporteurs de faux
espoirs ou de fausses nouvelles qui circulent à foison sur le web.
Avec le passage de l’Evangile selon Saint Matthieu, c’est Jésus lui-même qui bouscule notre vie quotidienne moyennant une parabole, comme autrefois pour ses disciples. « Un homme partait en voyage. » Pas difficile d’y deviner le Christ, car n’oublions pas que ce récit précède de très peu la passion: Jésus annonce
son départ. Il poursuit: « Il appela ses serviteurs et leur confia ses biens, à chacun
selon ses capacités. » Quel patron, à la veille d’une longue absence, serait assez fou
pour confier son immense fortune à ses trois ouvriers? Oui, folie, sans doute quand on
sait qu’un talent, au temps de Jésus, représentait plus de quinze années de salaire pour
un ouvrier! Alors, mesurons la confiance énorme que le Fils de Dieu porte à chacun de
nous, toute la considération qu’il a pour nous. Ce qui est formidable, c’est qu’il nous a
confié, au jour de notre baptême, un trésor en laissant dans son amour infini libre cours
à notre liberté. Il ne nous a pas donné de directive pour mettre en oeuvre et utiliser le
don qu’il nous fait au jour le jour.
En voyant deux des serviteurs rendre au retour du maître le double de la somme qu’il leur avait confiée, posons-nous la question: suis-je, comme eux , capable d’oser prendre un risque? Non pas à la Jérôme Kerviel, trader imprudent, mais en cherchant le bien des autres, la volonté de Dieu, même s’il m’en
coûte? Mais enfin, que nous veut Jésus? Il nous veut responsables du salut de nos
frères et de son Royaume à gérer. Il nous veut aussi actifs. Pour cela, il nous fait
découvrir que la véritable vie d’un chrétien n’est pas une vie par omission, comme le
troisième serviteur. Cette omission, en effet, même si elle ne débouche sur aucun tort
causé, est guidée par un manque de confiance, une prudence exagérée et la peur de
mal faire. Faire fructifier ses talents, c’est se découvrir capable de se donner en retour,
comme Jésus a fait don de sa vie pour nous. Faire fructifier ses talents, c’est assumer
la vocation exigeante d’accueillir et de faire grandir le Royaume des Cieux qui se trouve déjà à travers tous nos gestes d’entr’aide et d’amour quotidiens.
Encore une fois posons-nous la question: ce don de Dieu, si immense, si précieux, si amoureux, peut-il changer ma vie, ma capacité à donner à mon tour, suivant ce que je suis et ce que je peux? Saint Goustan, que nous aurions du fêter ce Dimanche, lui, l’ancien pirate boiteux abandonné, a compris peu à
peu une chose, près de dix siècles avant nous. Dans la solitude de l’île d’Houat et avec
l’aide de Saint Félix, de la prière et de la méditation des Ecritures, il a petit à petit
mesuré que son infirmité, loin d’être une entrave et un boulet, s’avérait le moyen de
changer radicalement de vie et de mettre ses capacités au service de ses frères. De
pilleur de biens, il devient semeur du bien le plus précieux: l’amour de Dieu pour
l’humanité entière. Quel exemple pour nous!
Comme Saint Goustan, nous n’avons pas envie d’être traités par le Christ de « bon à rien ». Au contraire, nous avons envie de vouloir aimer, créer, guérir, libérer par mille gestes quotidiens. Nous avons envie de nous
entendre dire un jour par le Seigneur: « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton
maître! » Sur le difficile chemin de toute vie humaine, surtout en cette période de
nouveau confinement, quelle belle source de consolation, d’espérance et de courage!…
Jean Brousset nous propose une clé de lecture du livre des Proverbes
Pr 31, 10-13.19-20.30-31
« Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle est précieuse plus que les perles !
Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressources.
Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie.
Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers.
Elle tend la main vers la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau.
Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.
Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la
louange.
Célébrez-la pour les fruits de son travail : et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange ! »
Dimanche dernier, nous lisions un passage du livre de la Sagesse, et nous avons vu que la signification
de ce mot avait largement évolué au cours de l’histoire du Peuple Hébreu, jusqu’à pouvoir
représenter pour nous la Personne du Christ. Aujourd’hui, nous lisons la fin du livre des Proverbes.
Le cœur du livre est constitué par des recueils de proverbes, qui ont été réunis à l’époque royale
vraisemblablement. A l’époque Perse, après l’Exil à Babylone, une introduction et une conclusion ont
été ajoutées par un auteur sacerdotal. (si, si, souvenez-vous, on en a parlé dimanche dernier).
L’introduction constitue les 9 premiers chapitres, et présente la Sagesse comme une femme qui court
dans toute la ville, qui appelle à tous les coins de rues, qui prépare un repas… Il y a dans cette
introduction des pages absolument magnifiques, propres à redonner le moral en temps de
confinement… Et au verset 1 du chapitre 9 cette déclaration un peu surprenante : « La Sagesse a bâti
sa maison, elle a dressé ses sept colonnes… » : cela annonce les sept recueils de proverbes qui
suivent.
Parmi ces proverbes, la place d’honneur est réservée aux plus précieux : ceux attribués à Salomon.
Mais on trouve aussi des proverbes arabes (Agur, Lemouel – non, non Agur n’est pas Basque ni
Lemouel Breton) preuve que dès cette époque on savait reconnaître des semences de vérité dans
une culture étrangère. Vatican II l’a réaffirmé bien plus tard : « L’Eglise catholique ne rejette rien de
ce qui est vrai et saint dans ces religions [non chrétiennes]. Elle considère avec un respect sincère ces
manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des
rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui
illumine tous les hommes. » (Nostra Aetate n°2).
Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est la conclusion : un poème alphabétique sur la femme
parfaite – malheureusement tronqué dans le texte qui nous est proposé, car il est un peu long.
Ici Mesdames, il y a pour vous une bonne et une mauvaise nouvelle.
Commençons par la mauvaise : « Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle a bien plus de prix que les
perles ». Mais qui donc est cette femme parfaite qu’il faut chercher ? La clé de lecture du poème se
trouve dans l’introduction du livre : Pr 3, 13-15 : « heureux l’homme qui a trouvé la sagesse (…) elle
est plus précieuse que les perles… » et Pr 8, 11 : « la sagesse vaut mieux que les perles… ». Celle qui a
plus de prix que les perles, la compagne idéale de l’homme, c’est donc … la Sagesse.
Et la bonne nouvelle ? C’est que l’homme dont il est question ici n’a rien de spécifiquement
masculin : la Sagesse est aussi le compagnon idéal pour la femme. Et la Sagesse de Dieu, c’est le
Christ.
Confirmation: notre Pentecôte
Chers jeunes,
Malgré les circonstances difficiles, j’espère que vous allez bien
et votre cœur est toujours prêt à recevoir la Confirmation. Je vous
envoie ce mail pour vous encourager dans cette démarche
réconfortante de foi en Jésus. Ce Sacrement que vous allez recevoir
nous l’espérons, après le confinement, sera votre Pentecôte pour la
vie, il vous permettra de vous engager davantage comme jeunes
chrétiens.
Vivre les 3 sacrements de l’initiation chrétienne que sont le
baptême, l’eucharistie et la confirmation, c’est devenir adulte
dans la foi. La formation catéchétique d’un chrétien (jeune ou
moins jeune) ne s’arrête donc pas après le baptême et la première
communion. Être confirmé par l’évêque, c’est recevoir une force et
une lumière divines qui permettent de témoigner avec force et
sagesse de sa foi au Christ dans le quotidien de la vie.
Chers amis, comme pour les Apôtres au jour de la Pentecôte, la
confirmation que vous vous préparez à recevoir, est une effusion
spéciale de l’Esprit Saint qui va vous apporter croissance et
approfondissement de la grâce du baptême qui est en vous. Habités
par l’Esprit, vous serez plus fortement reliés au Père, qui est source
d’amour, de paix et de joie. L’Esprit vous unira plus fermement au
Christ et à son Corps qui est l’Eglise.
L’Esprit Saint reçu à la confirmation sera une force dans votre vie
pour témoigner de la foi par la parole et par les actes, malgré les
fatigues et les épreuves qui peuvent surgir.
Les dons de l’Esprit de Dieu sont innombrables et toujours adaptés à
nos besoins.
La tradition biblique de L’Eglise en a identifié 7 principaux :
La Sagesse : pour discerner ce que Dieu attend de nous et avoir le
désir de la sagesse de Dieu qui est amour infini.
L’intelligence : pour nous aider à approfondir et à comprendre la
Parole de Dieu, bien sûr par notre intelligence mais davantage par le
cœur.
Le Conseil : c’est se mettre à l’écoute de Dieu pour se laisser
guider par lui. Il faut accepter dans la prière les « conseils » de
Dieu, afin de discerner ce qui est bien et ce qui est mal.
La force : pour rester fidèles à l’Evangile et pour oser témoigner du
Christ aux autres.
La connaissance : pour nous aider à mieux saisir le vrai sens de la
vie, pour nous-mêmes et pour les autres.
L’affection filiale : c’est aimer Dieu comme un enfant ; ce don est
appelé « crainte » de Dieu. Ce n’est pas en avoir peur, mais c’est se
rendre compte que nous devons toujours l’aimer de plus en plus.
L’adoration : c’est prier Dieu, le louer, le remercier et percevoir
qu’il est présent et à l’œuvre dans toute notre vie.
Le sacrement de la confirmation peut transformer réellement la
personne qui la reçoit en lui conférant une force et une grâce divines
qui lui permettront de témoigner avec force et sagesse de sa foi
chrétienne dans le monde d’aujourd’hui. C’est ce qu’à vécu, entre
autres, le jeune Bienheureux Carlos ACUTIS* que le Pape François à
donné comme modèle aux jeunes d’aujourd’hui, et qui disait :«Être
toujours uni à Jésus, tel est le but de ma vie».
En somme, la confirmation est le sacrement qui fait passer à l’âge
adulte de la foi (même si l’on est encore mineur), une foi mûre et
raisonnée, forte et audacieuse. Recevoir ce sacrement, c’est être
touché(e) par la force de l’Esprit Saint, être inspiré et mû par Lui.
Mes amis, dans l’attente d’une nouvelle date pour recevoir la
Confirmation, je vous redis toute ma considération et ma proximité
fraternelle. D’ors et déjà, je vous invite à une vie heureuse et
débordante de joie. Découvrir le Christ toujours de nouveau et
toujours mieux, c’est l’aventure la plus merveilleuse de notre vie.
Osons ouvrir notre cœur à Jésus et découvrons la joie inouïe que
donne son Esprit Saint.
Bonne route vers la Confirmation et aussi bonne préparation
intérieure.
Bien fraternellement, Père Joël BERNARD
https://fr.wikipedia.org/wiki/Carlo_Acutis
*Carlo ACUTIS, né le 3 mai 1991 à Londres et mort le 12 octobre 2006 à Monza, était un
adolescent italien, mort à 15 ans d'une leucémie. Il est notamment connu comme le « cyber-
apôtre » de l'eucharistie. L'Église catholique l'a proclamé vénérable en 2018 et béatifié le 10
octobre 2020 à Assise.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Carlo_Acutis