Notre Curé Doyen nous partage :

Au début de ce carême nous nous sommes entendu dire, alors que nos fronts étaient marqués d’une croix de cendres : « Convertissez vous et croyez à l’Evangile. » La cendre évoque les résidus d’un feu mort. Et, en même temps, la cendre peut être répandue comme un engrais et devenir un humus. Elle évoque déjà, pour nous chrétiens, ce feu qui sera allumé dans la nuit de Pâques et qui sera la lumière de Dieu qui fera de nous des ressuscités à la suite du Christ. Pour nous chrétiens, le geste des cendres renvoie à ce que nous avons à faire mourir en nous, à ce qui ne nous est pas nécessaire pour vivre. Nos efforts de carême et les sacrements, dont celui de la pénitence et de la réconciliation, l’écoute et la méditation de la Parole de Dieu sont là pour que nous vivions le passage de la mort à la vie.  

Mais, pour le moment nous sommes sous la cendre. 

Comme il le fut autrefois pour les Hébreux sortant d’Egypte et traversant le désert, comme il le fut pour le Christ qui séjourna 40 jours dans le désert tenté par le diable, le temps du Carême est un temps d’épreuves, d’entraînement.  En ce début de carême 2020, l’épidémie du CORONAVIRUS s’ajoute à nos épreuves et nous fait vivre dans notre humanité concrète des efforts qui s’imposent à nous. 

 Sur le chemin du carême, comme le Christ et avec lui nous allons « de dépouillement en dépouillement ». Ce temps présent empêche un bon nombre d’entre nous de participer à la prière et à la célébration commune, notamment de l’Eucharistie en communauté. Nous sommes empêchés de visiter nos frères souffrants et âgés qui attendent un réconfort. Nous sommes empêchés de nous réunir physiquement pour partager dans la convivialité et le dialogue.

Si cela est une souffrance pour nous, une épreuve à traverser, cela ne doit pas nous atteindre dans notre foi, mais au contraire doit nous rappeler à l’essentiel. Comme le dit notre évêque dans la prière qu’il nous offre pour vivre une communion spirituelle, à défaut de la vivre sacramentellement, que « ce jeûne sacramentel me fasse comprendre que l’Eucharistie est un don surabondant de Ton amour et pas un dû en vue de mon confort spirituel. » (Acte de communion spirituelle). Nous prions, particulièrement, pour ceux qui sont atteint par ce virus. Nous prions pour ceux qui les soignent.

La foi, c’est croire que Dieu est là, qu’il nous accompagne, dans les bons comme dans les mauvais jours,  comme il a accompagné son Fils sur le chemin de la croix. 

La Charité, c’est rester en relation les uns avec les autres, ne pas d’abord se soucier de soi-même mais vivre la solidarité au quotidien. 

L’espérance, c’est affirmer qu’après le mauvais temps, luit le soleil sur tous. Ne nous laissons pas voler l’espérance, comme aime à dire le Pape François.

Le chemin du Carême mène à Pâques comme le chemin de la croix mène à la résurrection. Que ce temps qui nous fait passer de dépouillement en dépouillement nous ouvre à la joie parfaite, à la résurrection. 

 

A chacun, bon chemin vers Pâques. 

Gaétan LUCAS, curé doyen.