Le 5 août 1944, le Père Le Barh, 1er recteur de la paroisse de Ste Anne d’Auray est fusillé par les allemands devant la maison Sainte Marie, ainsi que le Père Allanic, économe du petit séminaire et organiste de la basilique.
Le 3 août 1944, alors que les troupes américaines commencent à libérer le Morbihan avec l’aide des bataillons des Forces françaises de l’intérieur (FFI), le 2e Bataillon FFI (ORA) du Morbihan investit le village de Saint-Anne en Pluneret (Morbihan), où un hôpital militaire allemand s’est installé dans le juvénat des Filles du Saint-Esprit.
Le 4 août 1944, le commandant Le Garrec [pseudonyme dans la Résistance : Bénard] confie à deux prêtres, l’abbé Louis Allanic et l’abbé Joseph Le Barh, recteur de la paroisse de Sainte-Anne en Pluneret, la mission d’aller remettre une lettre au médecin-chef allemand Ernst Bergues, lui demandant de se rendre.
Le 5 août à l’aube, une colonne de plusieurs camions chargés de soldats allemands arrive à Sainte-Anne venant de Pluneret. Des FFI tirent en direction du convoi avant de se replier. Le lieutenant Roschlau qui commande ce convoi ordonne des opérations de représailles au cours desquelles deux civils sont tués.
Un groupe de soldats allemands qui se dirige vers la basilique en raflant au passage tous les hommes, est pris sous le feu de FFI embusqués. Les soldats allemands incendient alors deux immeubles, rassemblent les habitants du quartier, hommes, femmes et enfants et les conduisent dans la cour du juvénat des Filles du Saint-Esprit. Dans le même temps, ils encerclent la basilique et le Petit-séminaire, pénètrent dans les bâtiments en tirant dans toutes les directions. L’office est interrompu et les religieux sont aussi conduits dans la cour du juvénat, où Ernst Bergues fait sortir du rang les deux abbés Louis Allanic et Joseph Le Bahr qui sont immédiatement abattus de deux rafales de mitraillette devant le mur ouest.
Les Allemands évacuent ensuite l’hôpital pour se diriger vers la poche de Lorient, après avoir lancé une grenade par-dessus le mur du juvénat qui fait quatre blessés parmi les professeurs du Petit-Séminaire. Avant de se retirer, ils font une halte devant la basilique tandis que deux soldats mettent le feu aux stalles du chœur, au confessionnal et aux bancs en y répandant de l’essence.
Après la guerre, le lieutenant Roschlau a été condamné par le tribunal militaire de Paris aux travaux forcés à perpétuité.
Le médecin-chef Bergues, principal responsable de ce crime de guerre, ne fut pas inquiété.
Les abbés Louis Allanic et Joseph Le Bahr sont inhumés dans le cimetière de Sainte-Anne d’Auray->191903], où un monument a été inauguré le 16 septembre 1951.
Louis Allanic a obtenu la mention « Mort pour la France » et le titre d’Interné-résistant. La Médaille de la Résistance lui a été attribuée à titre posthume en 1956.
Dans la cour du juvénat des Filles du Saint-Esprit de Ste Anne d’Auray devenu la Maison de retraite Sainte-Marie-EHPAD, une plaque commémorative a été apposée sur le mur-ouest devant lequel les abbés Allanic et Le Barh ont été exécutés, qui porte l’inscription :
« Ici sont morts pour la France fusillés le 5 août 1944 les prêtres Joseph Le Barh – Premier Recteur, Louis ALLANIC – Conseiller Municipal de Sainte-Anne.
» Il n’est de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » »
Le 8 août, à l’issue de la messe de 11h, temps de recueillement pour les fusilliers au lieu de mémoire dans le sanctuaire.
Ce même jour, le bombardier allié Stirling de la Royal Air Force est en mission pour ravitailler la Résistance, en armes et en munitions. Mais les canons allemands, situés près du pont de la Terre Rouge près d’Auray, le touche. L’avion s’écrase en plein bourg de Plougoumelen à 0 h 30, rue Cadoudal, à 25 m de l’église. Le drame fait 9 victimes.
Jean-Marie Le Ray, agriculteur de 66 ans, sa femme Marie-Françoise Guillevic, 67 ans et leur fille Mathurine, 31 ans ne survivront pas au crash du bombardier tombé dans la cour de leur ferme.
A son bord, Robert Braddock (26 ans) et Henare Uru (23 ans) de Nouvelle-Zélande, l’australien Léomard Eunson (24 ans), l’anglais Alfred Hull (20 ans), et les canadiens Gordon Harrison (21 ans) et Walter Irving (24 ans) perdent la vie dans l’accident.