Commémoration des saintannois fusillés en 44
4 août/12 h 20 min
- Temps de recueillement dans le lieu de mémoire du parc du sanctuaire de Sainte Anne d’Auray, à l’issue de la messe pour les saintannois fusillés le 5 août 1944.
Parmi eux:
Les allemands fusillent le Père Le Barh, 1er recteur de la paroisse de Ste Anne d’Auray devant la maison Sainte Marie.
Et Père Allanic, économe du petit séminaire et organiste de la basilique.
Le 3 août 1944
Alors que les troupes américaines commencent à libérer le Morbihan avec l’aide des bataillons des Forces françaises de l’intérieur (FFI), le 2e Bataillon FFI (ORA) du Morbihan investit le village de Saint-Anne en Pluneret (Morbihan). Un hôpital militaire allemand y est installé, dans le juvénat des Filles du Saint-Esprit.
Le 4 août 1944
Le commandant Le Garrec [pseudonyme dans la Résistance : Bénard] confie aux deux prêtres, l’abbé Louis Allanic et l’abbé Joseph Le Barh, recteur de la paroisse de Sainte-Anne en Pluneret, la mission d’aller remettre une lettre au médecin-chef allemand Ernst Bergues. Elle lui demande de se rendre.
Le 5 août à l’aube
Une colonne de plusieurs camions chargés de soldats allemands arrive à Sainte-Anne venant de Pluneret. Des FFI tirent en direction du convoi avant de se replier. Or, le lieutenant Roschlau qui commande ce convoi ordonne des opérations de représailles au cours desquelles deux civils sont tués.
Ainsi, un groupe de soldats allemands se dirige vers la basilique. Ils raflent au passage tous les hommes, pris sous le feu de FFI embusqués. Les soldats allemands incendient alors deux immeubles, rassemblent les habitants du quartier. Hommes, femmes et enfants sont conduits dans la cour du juvénat des Filles du Saint-Esprit.
Dans le même temps, les soldats allemands encerclent la basilique et le Petit-séminaire. Ils pénètrent dans les bâtiments en tirant dans toutes les directions. L’office est interrompu. Les religieux sont aussi conduits dans la cour du juvénat. Ernst Bergues fait sortir du rang les deux abbés Louis Allanic et Joseph Le Bahr. Ils sont immédiatement abattus de deux rafales de mitraillette devant le mur ouest.
Les Allemands évacuent ensuite l’hôpital pour se diriger vers la poche de Lorient. En partant, ils lancent une grenade par-dessus le mur du juvénat qui fait quatre blessés parmi les professeurs du Petit-Séminaire.
Avant de se retirer, ils font une halte devant la basilique tandis que deux soldats mettent le feu aux stalles du chœur, au confessionnal et aux bancs en y répandant de l’essence.
Après la guerre
Le lieutenant Roschlau a été condamné aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal militaire de Paris .
Le médecin-chef Bergues, principal responsable de ce crime de guerre, ne fut pas inquiété.
Les abbés Louis Allanic et Joseph Le Bahr sont inhumés dans le cimetière de Sainte-Anne d’Auray. Un monument a été inauguré le 16 septembre 1951.
Louis Allanic a obtenu la mention « Mort pour la France » et le titre d’Interné-résistant. La Médaille de la Résistance lui a été attribuée à titre posthume en 1956.
Dans la cour du juvénat des Filles du Saint-Esprit de Ste Anne d’Auray devenu la Maison de retraite Sainte-Marie-EHPAD, une plaque commémorative a été apposée sur le mur-ouest devant lequel les abbés Allanic et Le Barh ont été exécutés. Elle porte l’inscription :
« Ici sont morts pour la France fusillés le 5 août 1944 les prêtres Joseph Le Barh – Premier Recteur, Louis ALLANIC – Conseiller Municipal de Sainte-Anne. » Il n’est de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime « »