Ce temps de confinement nous donne l’occasion de découvrir ou de redécouvrir la «communion spirituelle », c’est-à-dire la possibilité de vivre une expérience proprement eucharistique à distance de la célébration elle-même et de la communion sacramentelle, mais bel et bien dans le désir de pouvoir participer à la Messe.
De manière analogue, la « contrition parfaite » est un chemin pour accueillir la grâce du pardon alors qu’il n’est matériellement pas possible de se confesser. L’Eglise enseigne que celui qui désire se « laisser réconcilier avec Dieu » sacramentellement mais qui en est empêché physiquement peut malgré tout retrouver en vérité la paix, avec Dieu, avec lui-même, avec les autres.
Comment ?
En procédant comme pour la confession pleinement sacramentelle, c’est-à-dire en commençant par se placer devant le mystère de l’amour sans limite de Dieu ; dans cette lumière, il est possible de faire un « examen de conscience », c’est-à-dire de reconnaître ce qui dans nos vies est manquement à l’amour de Dieu et du prochain ; une fois nos manquements formulés, nous pouvons en demander pardon dans un esprit de « contrition », c’est-à-dire de regret profond par amour de Dieu du mal commis ; le signe de la vérité de cette « contrition », ce qui peut la « parfaire », c’est l’accomplissement d’un véritable acte de charité à l’égard de telle ou telle personne qui en a besoin.
Cette démarche ne relativise pas le sacrement puisque le désir du sacrement en fait partie. Elle peut même enrichir la qualité de nos futures confessions préparées par ce travail intérieur.
Le rafraichissement de notre tunique baptismale par la confession pascale est pour chacun une étape importante de l’année liturgique et spirituelle.
En l’absence de confession possible pour le plus grand nombre cette année, ayons recours à la joie et à la profondeur de la « contrition parfaite ».
En attendant de retrouver le bonheur de la confession !
Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre