Le Père éternel !

A Auray la rue est bien connue, le grand bâtiment situé juste avant le stade du Loch aussi, mais connaît-on son histoire ? Lors de l’inauguration du clocheton remis à neuf et qui surplombe à nouveau cet édifice, les sœurs de la Charité St Louis nous la rappelèrent. J’ai pensé qu’il était bon que vous en bénéficiiez ! Voici donc ci-dessous, ce que nous dirent nos amies du Père Eternel . Henri

 

La Congrégation des Sœurs de la Charité de Saint Louis a été fondée par Bienheureuse Louise Elisabeth Molé, Mère Saint Louis, en 1803 pour y accueillir des enfants pauvres et désœuvrés sur le port de Vannes.

En 1807, Le Père Gabriel Deshayes alors curé d’Auray, fit appel à Mère Saint Louis afin de créer une école semblable à celle qu’elle avait fondée au Père Eternel de Vannes.

C’est ainsi qu’elle fit l’acquisition du Monastère des Cordelières qui étaient là dès le XVIIème siècle, C’était à l’emplacement du château médiéval. Elles en furent chassées lors de la Révolution.

Mère Saint Louis arriva «  à la plus grande joie des Alréens qui voyaient dans cet établissement »un bienfait du ciel » selon ce qu’indique la chronique du temps.

Il y eut d’abord une école gratuite puis en 1818, le Père Deshayes lui demanda d’organiser des retraites spirituelles, Il y en eut au moins 12 par an avec, chaque fois au moins 800 du côté des hommes et de celui des femmes.

En 1820, c’est dans la chapelle que, au terme d’une de ces retraites, les Frères de Ploërmel dont ils étaient une cinquantaine, en présence de leurs 2 fondateurs Jean Marie de Lamennais et Gabriel Deshayes, prirent le nom de Frères de L’Instruction Chrétienne, et la devise « Dieu Seul ». Ils firent le vœu d’obéissance et reçurent leur 1ère Règle de vie, Leur retraite se termina par leur prise d’habit. A ce jour, Les Frères restent très attachés à ce lieu de fondation et ils y viennent très régulièrement en pèlerinage.

 

Les Bâtiments furent dès 1803 occupés tels quels ,puis peu à peu il y eut des destructions, restaurations et constructions, diverses transformations. Cependant la chapelle est restée un lieu très important. Elle fut construite en 1632, soit 7 ans après les apparitions de Sainte Anne à Yvon Nicolazic.

En 1808, il y eut l’installation des boiseries et des stalles du chœur qui provenaient du monastère de la Chartreuse, récupérées par le Père Deshayes, puis au cours des années plusieurs modifications de la chapelle. 

Au mois de juin  1863, il y eut la bénédiction de la cloche. Le parrain, Monsieur Martin maire d’Auray  et et la marraine, dame Fresneau de Ségur ( Soeur de Mgr de Ségur et arrière petite nièce de Madame Molé) appelèrent la cloche Henriette-Louise. C’était en présence de l’aumônier , Monsieur Eugène de Chauvelaye et la supérieure de la communauté : Mère Sainte Zozime. Cette cloche avait été fondue à Ploërmel chez les Frères.

Le 3 mars 1962, après une nouvelle restauration importante, pour la 3éme fois dans son histoire, la vieille chapelle fut de nouveau solennellement ouverte au culte. Et cette année , 7 juillet 2023, nous nous réjouissons d’inaugurer et bénir le clocheton qui était devenu dangereux. Il nous a fallu le restaurer selon les consignes strictes des Bâtiments de France, c’est fait et bien fait!

 

Jusqu’à présent , personne ne semblait le remarquer, pauvre clocheton esseulé et misérable. Mais aujourd’hui, il a fière allure juchée sur le toit de la chapelle , les gens qui passent dans la rue du Père Eternel le regardent. Il contribue ainsi, modestement, pour sa part, à la beauté de la ville d’Auray.