Chers paroissiens, chers amis, bonjour.
J’espère que vous allez tous bien. Veuillez trouver en pièces jointes la méditation de ce 5ème dimanche qui nous est proposé par Patrick LE GALLIOT, diacre sur les paroisses d’Auray, je l’en remercie d’avance. Vous trouverez également la suite de l’approfondissement de notre foi à partir des actes des apôtres proposé par Jean, que je remercie également.
Après avoir réfléchi dimanche dernier sur l’évangile du Bon Pasteur, ce 5ème dimanche nous fait entrer plus avant dans l’organisation de l’Eglise. Cette Eglise a la mission de mettre en œuvre l’enseignement du Christ et rendre le Christ présent à la vie des hommes et des femmes de tous les temps. Elle doit être l’écho de la parole de Celui qui dit « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ».
La parole de Dieu dans les actes et dans la lettre de St Pierre nous rappelle que l’Eglise est PEUPLE DE DIEU, dont les membres de par leur baptême, ont reçu la mission  de la prière, de la Parole et du service des frères. Il existe toutefois dans l’Eglise des ministères variés au service de la communauté : en particulier les prêtres et les diacres. On y est établi dans ces ministères par l’imposition des mains.
Prions pour les vocations dans l’église, nos communauté paroissiales qui sont des lieux d’appels.  Le Seigneur compte sur notre prière et notre discernement pour appeler, aujourd’hui encore, des personnes pour des tâches spécifiques. Confions au Seigneur et à Notre Dame du OUI, ceux qui exercent la mission de diacre ou/et de prêtre dans nos paroisses. Qu’ils restent fidèles à l’appel qu’ils ont reçu.
Mes confrères confinés se joignent à moi pour vous bon courage à tous.
Que le Seigneur nous gardent dans la confiance.
Bien fraternellement.
P.Gaétan LUCAS 

Méditation de Patrick LE GALLIOT
diacre permanent sur les paroisses d’Auray

Nous voilà depuis de longues semaines privés d’eucharistie et contraints de regarder depuis chez nous (France 2, KTO, Prions en Eglise, you tube, réseaux sociaux…) des messes célébrées en petit comité qui nous laissent un peu sur notre faim, tant la dimension communautaire a, depuis notre enfance, fait partie de l’expression de notre foi sans que nous nous posions trop de questions.. Et pourtant, nous avons par la magie d’internet, la chance de recevoir une multiplicité de propositions qui sont aussi l’illustration, malgré le confinement, de la vitalité de notre Eglise.

Nous découvrons un tout petit, petit peu ce que vivent à longueur d’années les peuples d’Amazonie, d’Afrique et d’autres lieux du globe soit qu’ils soient persécutés, soit qu’ils ne disposent pas de pasteurs. C’est pour nous la possibilité de mieux comprendre leurs aspirations, leurs attentes et leurs besoins, d’apprendre d’eux une façon plus intérieure de vivre sa foi et de peut être goûter encore plus la Parole qui nous est donnée en nourriture.

Dans ce bouleversement de nos habitudes, je me remémore le Jeudi Saint qui fait mémoire de l’institution de l’Eucharistie Ce jour là, nous avait été confié le récit de Saint Jean relatant avec beaucoup de détails concrets, le lavement des pieds de ses disciples par Jésus.

Ce récit nous suggère que la rencontre de Jésus n’est pas uniquement le fruit de l’Eucharistie, mais qu’elle peut être aussi le fruit de ce que les pères de l’Eglise ont appelé le sacrement du frère. Les Evangiles sont pleins de rencontres de Jésus avec des personnes en détresse, pour qui Il est le dernier recours et qui n’ont pour seule richesse que la certitude qu’Il les entendra.

Aujourd’hui, Jésus nous dit « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Ai-je vraiment conscience, au plus profond de moi, que ce chemin est un chemin de grand vent, qu’il passe par la rencontre de mes frères et sœurs et plus particulièrement de ceux et celles qui souffrent et donc qu’il me faut sortir de l’entre soi de « mon église » ? Ce chemin sur lequel se sont engagés, se laissant portés par le souffle de l’Esprit, Etienne et ses compagnons. Ce chemin est une rencontre, une parole partagée avec Jésus. C’est en lui que nous trouvons la plénitude de la vérité.

Avec le Christ ressuscité, notre vie devient un chemin d’espérance, un chemin de confiance. Notre vie se trouve transformée par l’amour qui est en Dieu. Sa Parole nous met en mouvement.

Sur ce chemin, les souffrants sont nos maîtres : « Ta foi t’a sauvé » leur répond souvent Jésus avec une pointe d’admiration. Il nous les désigne comme un modèle de croyants. De ces personnes nous pouvons apprendre ce que c’est que croire. Croire, le programme de toute une vie. Que voudrait dire croire, comment reconnaitrais-je Jésus comme chemin, vérité et vie si cela ne devait rien changer à ma vie, mes actes, mes pensées ? Au plus profond de moi, transformer ce que je suis ?

Non seulement entendre mais écouter les souffrants n’est pas si simple. Il y faut sans doute un certain dépouillement, une humilité et une disponibilité qui ne nous sont ni naturels, ni habituels. Nous devons lutter contre tout ce qui au fond de nous refuse d’être dérangé car ce sont souvent (toujours ?) des intrus (pour reprendre la réplique d’un film bien connu, c’est à ça qu’on les reconnaît !). Nous devons nous mettre à leur portée, prendre le temps, se laisser toucher en vérité et fraternité et oser retrouver la simplicité de notre commune humanité.

Au moment où le confinement exacerbe les inégalités et fait que certains n’ont de place nulle part ou que d’autres ont des conditions de vie qui deviennent et deviendront encore plus difficiles dans les mois à venir, ma méditation peut me conduire à m’interroger sur ma capacité à entendre ces personnes et à répondre à leurs appels. Solidaire de Jésus, je suis appelé à Le suivre, à me compromettre avec Lui dans son amour total au service des hommes, à me mettre définitivement au service de la Vérité et de la Vie et finalement à Le rencontrer, en faisant tout comme Lui : quitter Jérusalem et partir en Galilée.


 

Comment résoudre les problèmes dans l’Eglise ?

Ac 2,44 « Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; 45 ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun. »

C’est ce que nous lisions le 2ème dimanche de Pâques. Nous allons voir aujourd’hui que la situation réelle était moins reluisante que l’idéal décrit par Saint Luc, et que les premiers frères (on ne disait pas encore les chrétiens) avaient déjà (!) des problèmes de cohabitation…

Ac 6 01 « En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, parce que les veuves de leur groupe étaient désavantagées dans le service quotidien. 02 Les Douze convoquèrent alors l’ensemble des disciples et leur dirent : « Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. 03 Cherchez plutôt, frères, sept d’entre vous, des hommes qui soient estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse, et nous les établirons dans cette charge. 04 En ce qui nous concerne, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole. » 05 Ces propos plurent à tout le monde, et l’on choisit : Étienne, homme rempli de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, un converti au judaïsme, originaire d’Antioche. 06 On les présenta aux Apôtres, et après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. 07 La parole de Dieu était féconde, le nombre des disciples se multipliait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs parvenaient à l’obéissance de la foi. »

 

L’origine des dissensions

A ce stade du développement de l’Eglise, tous les frères sont encore des Juifs d’origine. Et pourtant il y a déjà des dissensions. L’histoire agitée du peuple juif avait entraîné de nombreux mouvements de population, parfois des déportations massives. Certains émigrés s’étaient installés dans leur pays d’exil, d’autres étaient revenus en Palestine. La plupart des Juifs exilés avaient adopté la langue pratiquée dans l’empire romain, le Grec (ils avaient même une Bible en Grec), tandis que ceux restés ou revenus en Palestine parlaient l’Araméen, et leur langue liturgique était l’Hébreu. A ces différences linguistiques s’ajoutaient des disparités dans les modes de vie. Et tout ce monde se retrouvait à Jérusalem pour les Fêtes… Parmi les premiers convertis, les différences culturelles n’ont pas manqué de se traduire par des frictions.

La décision des Douze

Les Douze vont devoir organiser la vie de l’Eglise naissante. Il est intéressant d’examiner leur mode de décision : tous les disciples sont invités à participer. Les Douze (et pas seulement Pierre) fixent les principes : priorité à la prière et au service de la Parole ; le critère de choix : être rempli de l’Esprit Saint et de sagesse. La recherche de solutions devient ensuite l’affaire de tous. La décision finale est entérinée par les Douze.

 

Les Sept

Leurs noms sont à consonance grecque : ils ont été choisis dans la communauté contestataire. Sont-ils les premiers diacres ou pas ? Saint Irénée considère que oui, mais Saint Jean Chrysostome n’est pas de cet avis : selon lui, s’il s’était agi de la mise en place d’une institution, on en aurait trouvé la trace dans la suite des Actes. Aujourd’hui, on préfère prudemment parler des « Sept » (comme on parle des « Douze »).

Quoi qu’il en soit, ils reçoivent l’imposition des mains, que l’on retrouve plusieurs fois dans les Actes des Apôtres, et qui est aujourd’hui encore le principal geste de l’ordination : Il signifie remise entre les mains du Seigneur et transmission de l’Esprit Saint. Et nous verrons dès dimanche prochain que le rôle des Sept est loin de se limiter à la répartition des ressources matérielles.

 

Un message d’espérance

  • Les difficultés et les dissentions sont apparues dans l’Eglise dès les premiers jours (et encore, il ne s’agit là que de difficultés entre Juifs d’origine : ce sera bien pire quand il faudra accueillir des païens).
  • L’Eglise a toujours eu la capacité de trouver des solutions en s’appuyant sur la prière, la Parole, et en faisant appel à l’Esprit Saint.

C’est donc une leçon d’espérance pour nous aussi, quelles que soient les difficultés actuelles de l’Eglise.

Si vous voulez en savoir plus

  • Sur les difficultés de L’Eglise primitives à accueillir les païens : vous pouvez lire les chapitres 10, 11 et 15 des Actes des Apôtres : péripéties, rebondissements, ça se lit comme un roman.
  • Sur le rôle des diacres aujourd’hui dans l’Eglise : vous pouvez lire le n°29 de « Lumen Gentium », un texte important du Concile Vatican II qui traite de l’Eglise. Là, ça ne se lit pas vraiment comme un roman, mais on y trouve les réponses à plein de question que l’on se pose…

http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html