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En ce 33ème dimanche du temps ordinaire! Ordinaire selon les temps liturgiques mais pas si ordinaires que ça par ces temps de confinement; les lectures du jour nous parlent de perfection, de beauté, de la crainte du Seigneur qui viendra à l’improviste , et de nos talents! Vous avez ci-après la méditation préparée et proposée par:

MEDITATION par Mr Gaston RIGUIDEL , diacre.

L’une des leçons que nous pourrions tirer des textes de ce 33ème et dernier Dimanche ordinaire, avant la période de l’Avent, repose sur l’intérêt que le Seigneur porte à notre vie quotidienne. A travers les quelques versets du Livre des Proverbes, Dieu pousse en quelque sorte le couple, sans chercher d’abord le « plus-que-parfait », à vivre en harmonie, l’un reconnaissant les mérites de l’autre: « La femme parfaite, qui la trouvera? Son mari peut lui faire confiance. Ses mains travaillent volontiers. » Sous la plume de Saint Paul le Seigneur nous appelle à la vigilance et à l’action, nous invitant à ne pas céder au chant de colporteurs de faux espoirs ou de fausses nouvelles qui circulent à foison sur le web.

 

 

Avec le passage de l’Evangile selon Saint Matthieu, c’est Jésus lui-même qui bouscule notre vie quotidienne moyennant une parabole, comme autrefois pour ses disciples.

« Un homme partait en voyage. » Pas difficile d’y deviner le Christ, car n’oublions pas que ce récit précède de très peu la passion: Jésus annonce son départ. Il poursuit: « Il appela ses serviteurs et leur confia ses biens, à chacun selon ses capacités. » Quel patron, à la veille d’une longue absence, serait assez fou pour confier son immense fortune à ses trois ouvriers? Oui, folie, sans doute quand on sait qu’un talent, au temps de Jésus, représentait plus de quinze années de salaire pour un ouvrier! Alors, mesurons la confiance énorme que le Fils de Dieu porte à chacun de nous, toute la considération qu’il a pour nous. Ce qui est formidable, c’est qu’il nous a confié, au jour de notre baptême, un trésor en laissant dans son amour infini libre cours à notre liberté. Il ne nous a pas donné de directive pour mettre en œuvre et utiliser le don qu’il nous fait au jour le jour.

En voyant deux des serviteurs rendre au retour du maître le double de la somme qu’il leur avait confiée, posons-nous la question: suis-je, comme eux , capable d’oser prendre un risque? Non pas à la Jérôme Kerviel, treader imprudent, mais en cherchant le bien des autres, la volonté de Dieu, même s’il m’en coûte? Mais enfin, que nous veut Jésus? Il nous veut responsables du salut de nos frères et de son Royaume à gérer. Il nous veut aussi actifs. Pour cela, il nous fait découvrir que la véritable vie d’un chrétien n’est pas une vie par omission, comme le troisième serviteur. Cette omission, en effet, même si elle ne débouche sur aucun tort causé, est guidée par un manque de confiance, une prudence exagérée et la peur de mal faire. Faire fructifier ses talents, c’est se découvrir capable de se donner en retour, comme Jésus a fait don de sa vie pour nous. Faire fructifier ses talents, c’est assumer la vocation exigeante d’accueillir et de faire grandir le Royaume des Cieux qui se trouve déjà à travers tous nos gestes d’entr’aide et d’amour quotidiens.

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Encore une fois posons-nous la question: ce don de Dieu, si immense, si précieux, si amoureux, peut-il changer ma vie, ma capacité à donner à mon tour, suivant ce que je suis et ce que je peux? Saint Goustan, que nous aurions du fêter ce Dimanche, lui, l’ancien pirate boiteux abandonné, a compris peu à peu une chose, près de dix siècles avant nous. Dans la solitude de l’île d’Houat et avec l’aide de Saint Félix, de la prière et de la méditation des Ecritures, il a petit à petit mesuré que son infirmité, loin d’être une entrave et un boulet, s’avérait le moyen de changer radicalement de vie et de mettre ses capacités au service de ses frères. De pilleur de biens, il devient semeur du bien le plus précieux: l’amour de Dieu pour l’humanité entière. Quel exemple pour nous!

Comme Saint Goustan, nous n’avons pas envie d’être traités par le Christ de « bon à rien ». Au contraire, nous avons envie de vouloir aimer, créer, guérir, libérer par mille gestes quotidiens. Nous avons envie de nous entendre dire un jour par le Seigneur: « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître! » Sur le difficile chemin de toute vie humaine, surtout en cette période de nouveau confinement, quelle belle source de consolation, d’espérance et de courage!…